Après une sacrée pause il était grand temps de continuer le récit de notre périple entre le Canada et l’Asie. Cette fois-ci je vous embarque à Québec. C’est dans la jolie capitale de la province éponyme que ma petite soeur avait élu domicile l’an passé. C’est donc tout naturellement que nous y avons séjourné lors de notre séjour canadien.
Nous y sommes restés 6 jours pleins, ce qui nous a largement laissé le temps de découvrir cette charmante cité. Elle est bien trop souvent boudée au profit de la cosmopolite Montréal. À première vue je pensais moi aussi préférer la ville de Céline Dion, mais Québec la discrète m’a finalement conquise.
Moins anglophone que Montréal, elle est surtout plus humaine. Québec est une ville où il fait bon flâner au hasard. Il serait d’ailleurs dommage de s’en priver, sa taille restreinte permet de s’y déplacer aisément à pied.
Si j’ai tout de suite adoré Montréal, Québec est une ville qui se découvre peu à peu. De prime abord on s’émerveille de son centre historique puis, on se laisse aussi charmer par ses quartiers plus résidentiels, ses petites boutiques locales et sa proximité avec la nature.
Installez-vous donc confortablement pour un tour de la seule ville fortifiée au Nord de Mexico City. Un joli coup de coeur que je me fais une joie de partager avec vous!
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Le Vieux Québec
La petite histoire
Divisée entre la partie haute et la partie basse, la vieille ville de Québec est le centre névralgique de cette cité fortifiée.
Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, elle a été le lieu de beaucoup de premières fois pour le « Nouveau Monde ». Première église paroissiale, premiers musées, première église en pierre, première école de filles ou encore première université francophone.
Bref, c’est un peu le berceau du continent Nord-Américain tel que nous le connaissons aujourd’hui. C’est ici que Samuel de Champlain fonda la cité de Kebec, première colonie permanente d’Amérique du Nord, en lieu et place de « Stadacona », un village Huron.
À voir
Québec local life
Comme toujours je me suis efforcée de découvrir la ville en flânant. Je vous le disais déjà dans cet article, j’aime m’imprégner du quotidien des endroits que je visite. Tâche aisée lorsque l’on loge avec de véritables résidents qui en connaissent les moindres recoins.
Comme nous je vous conseille de vous perdre dans les ruelles escarpées du vieux Québec. Vous éviterez les touristes et découvrirez des lieux plus typiques et tout aussi charmants.
L’aspect « village » de la vieille ville s’y prête d’ailleurs tout particulièrement. Vous y verrez des boutiques locales et de jolies maisons basses d’un autre temps. Tout y est picturesque. On se croirait revenu au temps des colons si ce n’était pour les gros paquebots qui gâchent un peu la vue sur le Saint Laurent et les îles d’Orléans et Lévis.
Je vous conseille vivement de faire un tour rue Sainte Angèle. Longez-la en vous dirigeant vers le haut de la ville et le château Frontenac. Vous y découvrirez d’adorables maisons à l’anglaise.
Si au contraire vous la descendez, vous vous dirigez doucement vers le port. De jolies vues sur les toits en contrebas s’offrent alors à vous. Le port en lui-même a un certain charme industriel. Il fait bon se promener le long des quais, sans autre but que de s’imprégner de l’essence du lieu.
Pour une visite plus « conventionnelle », ne manquez pas le fameux Quartier Petit-Champlain, le plus vieux quartier des affaires du continent. Passez par les rues du Petit-Champlain et Sous-le-Cap, l’une des plus étroites de toute l’Amérique du Nord.
Bons Plans:
- les vues imprenables depuis la haute ville sur les forêts et montagnes qui s’étendent à perte de vue au pied de Québec.
- Selon les saisons certaines rues et places se parent de décorations thématiques.
Les remparts
Vestiges du passé militaire de la ville, ils encerclent encore une bonne partie du vieux Québec lui donnant un charme désuet bien particulier. Le circuit complet fait pas moins de 4,6km!
Je vous conseille de les parcourir à la tombée du jour, ils prennent alors un air un peu mystique.
Château Frontenac
L’emblème de la ville de Québec! Cet immense hôtel domine la cité de toute sa hauteur et est de (presque) toutes les photos. On dit d’ailleurs qu’il serait l’hôtel le plus photographié au monde.
Pour l’anecdote, c’est ici que King, Churchill et Roosevelt planifièrent le D-Day.
Terrasse Dufferin
Au pied du Château Frontenac, il s’agit plutôt d’une promenade. Les vues sur le Saint-Laurent y sont spectaculaires. Ne soyez pas surpris d’y trouver un énorme toboggan si vous passez par là en hiver. C’est l’une des attractions les plus courues.
Depuis la terrasse on peut accéder aux Plaines d’Abraham en se dirigeant à l’opposé du Château.
Le musée de la civilisation
Cet immense musée au pied du Saint Laurent accueille expositions permanentes et temporaires. Au vu de sa taille nous nous sommes concentrés sur l’exposition dédiée aux Premières Nations. Grand bien nous en a pris car on pourrait passer l’après-midi rien que sur cette partie!
Nous avons en outre pu bénéficier d’une visite commentée d’une heure sur l’exposition. Ces tours sont gratuits et les horaires sont affichés à l’entrée de l’exposition et en ligne.
Cette heure passée à écouter la guide a été extrêmement enrichissante.
L’exposition a en effet été réalisée en étroite collaboration avec les peuples autochtones. Ils ont ainsi été associés au processus du début à la fin. Que ce soit sur le matériel audiovisuel, le choix des objets et la distribution de l’exposition. Ce n’est donc pas une énième présentation des peuples colonisés selon les colons, comme c’est trop souvent le cas.
Ici sont mises en lumières les cultures ancestrales et l’histoire de ces peuples. Appelés très justement « First Nations », on en compte 11 sur le seul territoire québécois. Au delà de leur passé plus ancien, sont aussi abordés d’autres thèmes plus critiques. Leurs interactions avec les colons européens, la colonisation, l’assimilation forcée puis la lutte pour leurs droits fondamentaux.
Une partie est également dédiée à leur adaptation au monde d’aujourd’hui et aux oeuvres d’arts produites par des membres de ces communautés, dont certaines contemporaines.
Le matériel audiovisuel, composé d’entretiens et de témoignages est vraiment édifiant. On donne enfin une voix à ces peuples trop longtemps bâillonnés.
J’ai notamment été marquée par le témoignage d’un archéologue et anthropologue autochtone qui expliquait que désormais dans sa discipline on n’étudiait plus seulement les découvertes avec les codes erronés de l’homme blanc. On se base aussi sur les savoirs ancestraux des premiers concernés pour mieux comprendre comment vivaient leurs ancêtres.
On sent, comme à l’Assemblée Nationale dont je vous parlerai dans le prochain article, une réelle volonté d’au moins une partie des institutions de leur rendre leur place et leur voix, même s’il y a encore beaucoup de travail à faire.
Bon Plan: grâce à l’entrée du Musée des Beaux-Arts nous avons bénéficié de 20% sur ce musée.
Pauses gourmandes
Mary’s
Le pop corn de Mary’s embaume tout le vieux Québec. Vous y serez donc forcément attirés.
Si vous aimez ce type de douceurs vous ne serez pas déçus, chez Mary’s il y en a pour tous les goûts et toutes les faims! Si un gallon de pop corn au cheddar vous tente c’est par là que ça se passe.
Le Local 1160
Petit café-boutique orienté vers le zéro déchet. Ils appliquent, entre autres, la fameuse règle des 5 R de Béa Johnson et proposent accessoires zéro déchet et produits locaux.
Ils servent de la nourriture résolument réconfortante: sandwichs, crêpes etc, avec un large choix végétarien. Leur pain perdu est une tuerie!
Montcalm
À voir
Québec local life
Un quartier résidentiel très animé. On y trouve pléthore de boutiques et petits cafés. Je vous conseille vraiment de vous y balader si vous en avez l’occasion!
Dans la partie haute, près des plaines vous pourrez vous extasier à loisir sur les maisons de maître. Plus bas, les constructions typiques en brique n’en sont pas moins charmantes.
Les plaines d’Abraham
Partie intégrante du Parc des Champs de Bataille, il s’agit du lieu de la bataille qui détermina le sort de l’Amérique du Nord. En 1759, les troupes du général britannique James Wolfe vainquaient celles du français Louis-Joseph Montcalm. En conséquence, en 1763 le Traité de Paris cédait le Canada aux anglais, entérinant leur domination du continent.
Fidèle à son passé historique on y trouve de nombreux monuments tels que la Citadelle et le Manège militaire des Voltigeurs de Québec.
Il s’agit surtout d’une immense enclave de verdure en plein coeur de la ville. Perchées sur une colline ces plaines sont l’endroit parfait pour se flâner, pique-niquer et s’émerveiller devant les vues sur le Saint Laurent en contrebas.
Américanisme oblige, les plaines avaient revêtu leurs couleurs d’Halloween au moment de notre visite. Le jardin Jeanne d’Arc était décoré pour l’occasion. Des fantômes et sorcières accompagnés de citrouilles y accueillaient les visiteurs. De petites histoires liant Halloween et Québec agrémentaient la visite.
Nous l’avons visité de jour, mais je suis sûre que ce doit être encore plus impressionnant à la tombée de la nuit!
Le Musée national des Beaux-Arts du Québec (MNBAQ)
Nous avons profité de la nocturne du mercredi, où l’entrée est à moitié prix, pour visiter le musée des Beaux-Arts. Si pas mal de salles m’ont laissée assez froide, j’ai en revanche beaucoup aimé l’exposition sur l’art inuit et les salles exposant des peintres canadiens.
Je ne connaissais pas du tout l’art inuit, mais j’ai été charmée par les oeuvres exposées, des sculptures pour la plupart. Les artistes s’inspirent souvent de la nature et des animaux, cela ne pouvait donc que me plaire. J’ai aussi été fascinée par les pièces représentant la vie quotidienne de ce peuple.
Toutes les oeuvres respiraient une certaine idée de la douceur et du calme, par leur rondeur et leur tons pâles. Elles m’ont réellement laissé une forte impression.
J’ai également trouvé intéressant de découvrir l’histoire du pays au temps des colons au travers du regard des artistes locaux de l’époque.
Bon Plan: le bâtiment qui accueille le musée est lui-même assez impressionnant. Amateurs d’architecture moderne, sortez vos appareils.
Pause gourmande
Bügel Fabrique de bagels
Ce restaurant très cosy est situé au coin d’une petite rue résidentielle. L’intérieur en bois et la chaleur des fours qui fonctionnent toute la journée en font l’endroit parfait pour une petite pause après une longue marche dans la fraîcheur automnale québécoise.
Ils ont un large choix de plats végétariens. Les bagels gratinés sont tout simplement délicieux et que dire de leur thé Sebz, une merveille!
Ils utilisent des ingrédients majoritairement locaux. Les noms des producteurs sont d’ailleurs mentionnés dans le menu. On sent chez cette enseigne un véritable intérêt pour l’environnement et le commerce local, ce qui est très appréciable.
Shopping
La Récolte
Tout simplement le meilleur magasin zéro déchet du monde, à mon humble avis!
On y trouve de tout. Des traditionnelles céréales et pâtes, aux bombons et au dissolvant ou encore du papier toilette! Les prix sont relativement raisonnables pour la plupart des produits.
J’étais ravie de voir que leur démarche zéro déchet est réellement jusqu’au boutiste. Si on n’apporte pas ses propres contenants on doit payer les sachets proportionnés en boutique.
Ils organisent également des ateliers.
Saint Roch
La petite histoire
Autrefois le quartier ouvrier où résidaient les employés des usines et des chantiers navals, Saint Roch s’est peu à peu gentirifié.
C’est désormais une zone où restaurants et bars à la mode se mêlent aux traditionnelles friperies.
À visiter
Québec local life
La principale rue du quartier est la rue Saint Joseph où vous trouverez nombre de boutiques, restaurants et bars.
C’est charmant bien qu’assez hétéroclite. J’avoue que ce n’est pas le lieu où je me suis sentie le plus en sécurité à Québec. Cela reste malgré tout un quartier à voir, ne serait-ce que pour ses magnifiques édifices anciens et la vie de quartier rythmée par les cafés et petites boutiques.
Pauses gourmandes
La cuisine
Coup de coeur pour cet adorable restaurant entièrement meublé et décoré avec des éléments des années 60-70. Le chef cuisine même sur une gazinière rétro. La cuisine est ouverte sur la salle, à l’américaine, on peut donc observer les plats mijoter.
Ici les plats réconfortants sont de mises. On y trouve de nombreuses options végétariennes. L’accueil y est tout aussi chaleureux que la nourriture.
On peut même jouer à des jeux de sociétés ou vidéos puisque consoles et plateaux de jeux sont à portée de main.
Bon Plan: en dehors des heures de coup de feu, l’happy hour est de mise avec plusieurs pintes de bières artisanales à $5.
La Fromagerie des Girondines et ses amis
Pas toujours aisé de trouver le graal de la cuisine québécoise, la Poutine, en version veggie. Ici aucun souci. Cette fromagerie-restaurant offre un large choix de Poutines pas comme les autres, dont une version végétarienne donc.
Nous avons évidemment opté pour cette option, accompagnée d’un succulent potage au choux-fleur. Je n’en avais jamais goûté d’aussi bon! Quant à la Poutine, elle était très copieuse et raffinée. Il s’agit d’une vraie version végétarienne et pas simplement du plat classique auquel on a enlevé son jus de viande.
Elle contient des légumes lacto-fermentés qui apportent une note de fraîcheur bienvenue à ce plat habituellement lourd. Les frites étaient quant à elles délicieuses.
On peut également y déguster d’autres plats, sur place ou à emporter, tels que la tartiflette ou le grilled cheese.
Shopping
La Planque
Cette boutique de jeux vidéos mêle nouveautés et produits rétros. Il y en a vraiment pour tous les goûts, du neufs comme de l’occasion. Vous pouvez également vous essayez à quelques jeux d’arcade si le coeur vous en dit.
Épicerie Le Haricot Magique
Ce magasin en vrac fonctionne sur le principe d’une coopérative, mais vous pouvez aussi faire vos courses sans en être membre. Si vous l’êtes vous avez une réduction de 5% sur le prix affiché.
Le choix est varié: légumes, accessoires et aliments en vrac. Néanmoins j’ai trouvé les prix assez élevés, à part pour le kombucha ($7 le litre), étonnement.
Librairie Pantoute
Cette librairie indépendante est très engagée. Elle propose de nombreux ouvrages sur les thématiques de genre, le végéta*ianisme et plein d’autres sujets passionnants.
Pour la petite histoire, la Pantoute a été fondée en 1972, entre guerre du Vietnam, balbutiements des mouvements féministe et écologiste. Dès le début elle a pris une position résolument frondeuse. D’où son nom pas commun qui signifie « aucunement » ou « pas du tout ». Un clin d’oeil à son côté rebelle.
Voilà pour la première partie de notre séjour Québecois. Je vous retrouve très vite pour le deuxième épisode!
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Avez-vous déjà visité Québec?
Si non, cet article vous a t’il donné envie de vous y rendre?
*Si cela vous intéresse, j’ai compilé toutes mes bonnes adresses à Québec et ailleurs sur Mapstr. Je vous laisse le lien vers mon profil ici.