Après quelques mois d’interruption, voici enfin mon deuxième article sur le zéro déchet en voyage. Cette fois-ci je vous explique comment transporter boissons et nourriture en vacances sans avoir recours au plastique à usage unique. Vous allez voir, c’est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît.
Si les produits d’hygiène constituent une source non négligeable de déchets dans la vie de tous les jours, en voyage ce qui a le plus d’impact sur l’environnement en général et a fortiori sur les écosystèmes de nos lieux de vacances ce sont les résidus dérivant de notre consommation de boissons et nourriture. J’ai encore en tête les images des dizaines de pailles empilées à l’entrée d’une bouche d’égouts au Vietnam. Autant de plastique à un pas de l’océan. Ces mêmes pailles n’auront été utilisées que quelques minutes pour siroter une noix de coco ou un smoothie aussitôt oubliés.
En tant que touristes nous nous devons d’être responsables et avoir un impact aussi faible que possible sur les lieux que nous avons la chance de visiter. C’est un devoir basique, qui ne nous demandera que peu d’effort. Lorsque l’on sait que chaque année 500 millions de pailles en plastiques sont déversées dans les océans ou qu’une bouteille en plastique mettra entre 100 et 1000 ans à se décomposer, cela vaut bien un petit effort!
Loin de moi l’idée de gâcher vos vacances ou de vous imposer des contraintes impossibles. Dans cet article je vous propose quelques solutions très simples qui vous permettront de profiter de vos congés bien mérités tout en évitant de produire des déchets.
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◦ Les boissons en voyage, une source de déchets quotidienne ◦
Que ce soit une bouteille d’eau en plastique, une paille pour boire un jus de fruit ou une tasse jetable pour emporter un café, sur la route on a accumule rapidement de nombreux déchets pourtant facilement évitables. Avec un peu d’organisation vous pourrez les réduire voire les éliminer complètement. Voici donc les accessoires que je ne manque jamais d’emporter avec moi:
Une gourde
Comme beaucoup de produits zéro déchet, la gourde, que j’utilisais invariablement étant enfant, fait son grand retour dans nos vies et c’est tant mieux! Pourquoi donc avions-nous cessé de l’utiliser? C’est tout de même l’accessoire de base lorsque l’on veut éviter les bouteilles d’eau, en vacances ou non! Elle deviendrait presque un accessoire de mode tant les marques rivalisent d’originalité dans leurs créations.
Selon vos besoins/préférences vous avez l’embarras du choix: isotherme ou non, en métal, verre ou plastique, avec ou sans filtre etc.
Personnellement je privilégie les gourdes isothermes car elles permettent de transporter et conserver aussi bien des boissons fraîches (eau, jus…) que chaudes (thé, café) et sont très résistantes. À noter tout de même qu’elles pèsent plus lourd que leurs consoeurs plus basiques.
Quelques références:
- La version standard de chez Swell ou celle-ci, comme la mienne (je viens de me rendre compte qu’il s’agit de la gamme enfant ^^)
- Celles de chez 24 bottles: isothermes ou non, spécial thé etc.
- Des bouteilles avec charbon incorporé chez Black + Blum
- Ou encore les très engagées bouteilles de la marque Dopper
- Et les jolies gourdes en inox de chez Gaspajoe
Les filtres
Posséder une simple gourde c’est bien, mais dans certains cas cela ne sera malheureusement pas suffisant pour éviter les bouteilles d’eau. En effet, dans de nombreux pays l’eau du robinet n’est pas potable ou facilement accessible. Dans ce cas, il vous faudra vous munir de gourdes pourvues d’un filtre voir d’un purificateur d’eau portatif pour les adeptes de trekking.
Attention l’eau n’est pas toujours non potable pour les mêmes raisons selon les pays. Cela peut-être dû à la présence de virus, de bactéries ou encore de métaux lourds. Renseignez-vous par avance afin de savoir quel type de filtre vous procurer car tous ne filtrent pas les mêmes éléments!
À noter que lors de notre dernier voyage (Canada, Corée du Sud, Vietnam et Singapour) nous n’avons pas eu besoin de filtre. En effet, tous ces pays mettent à disposition dans la plupart des lieux publics et restaurants/cafés des fontaines à eaux. Nous avons donc toujours réussi à remplir nos gourdes sans souci.
C’est seulement lorsque nous sommes partis en trek dans le Nord du Vietnam que nous en aurions éventuellement eu besoin, mais nos guides faisaient bouillir notre eau quotidiennement.
Quelques références:
- Le fameux filtre à eau LifeStraw Mission
- Les gourdes filtrantes de LifeStraw également
- Celle-ci de chez HumaGreen
Pour aller plus loin, le comparatif de tourdumondiste sur les différents systèmes à votre disposition!
Les pastilles
En prévision de notre trek nous avions tout de même emporté avec nous des pastilles. Tout comme certaines filtres elles permettent de purifier l’eau pour la rendre propre à la consommation.
Celles que nous avions emportées, les Katadyn Micropur Forte, éliminent bactéries et virus en 30 minutes et les amibes et giardas en 2 heures. Elles maintiennent l’eau pure durant 6 mois, mais ne peuvent être utilisées que sur des eaux claires. Dans le cas contraire il faudra les coupler avec un filtre.
À utiliser ponctuellement en voyage ou randonnée.
Les pailles
La meilleure des solutions c’est tout simplement de s’en passer. Rien de plus durable que de ne pas consommer!
Si toutefois vous êtes comme moi et avez des problèmes pour boire certaines boissons sans paille, optez pour une version réutilisable.
Ici encore les choix sont pléthore: plastique, bambou, inox etc. Personnellement nous avons opté pour celles en métal car elles sont plus résistantes que celles en verre et ne posent pas les mêmes problèmes environnementaux que la version en bambou. En effet, les pailles en bambou proviennent bien souvent de forêt qui ne sont pas gérées de façon durable. Il serait dommage de contribuer à la déforestation alors que l’on chercher à réduire nos déchets!
Si vous tenez absolument aux matériaux légers, il existe des pailles en bambou du pays basque ou encore des pailles en céréales.
Les mugs réutilisables
Pratique si vous avez l’habitude de commander thé, café ou jus à emporter en vacances. Certaines enseignes offrent d’ailleurs une réduction si vous amenez votre propre contenant.
Ils nous ont permis d’éviter un nombre incroyable de plastique lors de nos voyages en avion!
Quelques références:
- Les nôtres viennent de chez ECoffeeCup
- Une version en inox chez Qwetch
- Et celles avec infuseur de 24 Bottles
Bonus: des applications qui coulent de source
Trouver des sources d’eau potable en territoire inconnu n’est pas toujours facile, mais des applications existent. Personnellement j’utilise Refill my bottle même si je trouve qu’elle pourrait être plus facile d’utilisation. De nombreux points d’eau sont listés en Asie, l’application ayant été fondée à Bali.
Si vous voyagez en Europe je vous recommande plutôt Free Taps qui m’a l’air de mieux fonctionner. En dehors de nos contrées malheureusement cette dernière ne dispose encore que de peu de points d’eau référencés.
À noter que ces applications fonctionnent en partie sur un mode participatif. Si vous trouvez une source d’eau potable non listée n’oubliez donc pas de l’ajouter!
◦ Gastronomie locale et zéro-déchet ◦
En voyage, surtout si comme moi on a la bougeotte et une préférence pour les road-trip, on aura tendance à manger à l’extérieur voire à prendre de la nourriture à emporter. Comme pour les boissons, cela génère évidemment des déchets pourtant facilement évitables.
Que vous partiez en randonnée, prévoyiez un long trajet en bus ou preniez simplement un repas sur le pouce, vous pouvez dire adieu au plastique à usage unique en voyage avec un petit peu d’organisation. Voici les objets que j’emporte toujours avec moi pour parer à tous les imprévus:
Les boc’n’roll
Une alternative simple et ingénieuse au papier d’aluminum. Comme son nom l’indique (bocadillo signifie sandwich en espagnol), on peut y glisser des sandwichs, mais aussi des gâteaux, biscuits etc. L’intérieur est en toile cirée et se lave en un clin d’oeil. Pour ne rien gâcher ils sont toujours revêtus de jolis motifs colorés.
Je les emporte partout en voyage ou pour de simples balades près de Barcelone.
Des sacs/pochettes à vrac
Il n’y a pas que pour mes courses en vrac à la maison qu’ils me sont utiles. J’emporte toujours plusieurs exemplaires avec moi en voyage. En simple tissu ou doublés de toile cirée, ils ont une multitude d’usages.
Je m’en sers pour y glisser de la nourriture: pain, fruits ou achats en vrac sur la route dans ceux en tissu et fruits secs ou chocolat dans ceux munis de toile cirée.
J’utilise aussi les plus grands pour ordonner nos vêtements dans nos sacs à dos ou en guise de sac à linge sale.
Quelques références:
- Les adorables sacs à collation de MinuitMoinsCinq
- Ceux de chez RollEat (la même entreprise que les Boc’N’Roll)
- La version lin de AlteroSac
À part quelques exceptions, la plupart de mes sacs à vrac sont fait maison (par ma belle-mère) ou récupérés. J’utilise entre autres nombre de sacs reçus lors d’achats de chaussures ou de vêtements. Ça ne coûte rien et c’est encore plus écolo puisque l’on utilise quelque chose que l’on possède déjà. Pensez-y!
Un tupperware
Idéal si vous comptez effectuer de longs trajets en train ou bus. L’astuce: commandez un plat en plus au restaurant la veille et demandez à ce qu’il soit glissé dans votre boîte.
Il en existe de toutes sortes, mais pensez bien à l’usage que vous souhaitez en faire. Si vous partez avec un sac à dos évitez le verre, trop lourd, si vous comptez le passer au micro-onde oubliez le métal et renseignez-vous sur son étanchéité.
En ce qui nous concerne, après moult tergiversations nous avions finalement décidé d’emporter nos bons vieux Tupperware en plastique de chez Ikea. Même si ça n’est pas forcément l’option la plus écologique, c’était celle qui faisait le plus sens pour nous.
C’est un objet que nous avions déjà, il est résistant au micro-onde. léger et surtout parfaitement hermétique. Nous avions hésité à nous procurer une version en bambou, mais elle ne remplissait pas cette dernière condition.
Quelques références:
- Cette version complète de chez Black Blum
- Une myriade d’options chez MonBento
Des couverts réutilisables
Indispensable lorsque l’on veut réduire ses déchets sur la route. Les nôtres nous ont même servi dans certains chaînes de restauration rapide restaurants de fast-food alors que nous mangions sur place.
Choisissez-les le plus léger possible et assurez-vous, si vous avez un couteau et voyagez en avion que celui-ci sera accepté en cabine. En plus de mes couverts en bio-plastique, j’ai toujours un Opinel dans mon gros sac à dos qui va en soute pour le fromage ou le pain, par exemple.
Quelques références:
- Les nôtres sont des Light My Fire, achetés chez Decathlon.
- De l’inox recyclé chez Gobilab
- Et du bambou pour Bamboo Triboo
Si vous possédez déjà des couverts légers ou que le poids n’est pas un problème pour vous n’hésitez pas à vous en servir. La plupart du temps on a déjà sous la main ce dont on a besoin. C’est gratuit et encore plus écolo!
Des serviettes en tissu
Je glisse les miennes dans une petite pochette avec les couverts, et c’est parti. Cela ne pèse rien et cela vous évitera de générer des tonnes de papier. De plus, vous êtes assurés d’en avoir toujours une sous la main en cas de pépin.
Personnellement j’utilise les mêmes en voyage qu’à la maison, mais voici quelques références:
- Ces serviettes en tissu ou ces serviettes de tables écologiques en coton bio
- Et celles-ci en lin sur Etsy
Un tote-bag
Pour y glisser d’éventuels achats ou quelques accessoires pour une petite balade en ville, j’en ai toujours un sur moi. Si vous ne voulez pas vous encombrez choisissez une version pliable, qui tiendra dans une poche de blouson ou de sac à dos.
J’en ai plusieurs, glanés au fil des années, mais l’un de mes favoris reste celui-ci acheté à une ONG qui favorise l’emploi de femmes vietnamiennes et cambodgiennes en difficulté. Avec son « Plastic? No, thanks! » il affiche clairement la couleur.
Attention toutefois à ne pas les collectionner à tort et à travers. Le tote bag est un peu devenu le pendant écologique du sac en plastique pour de nombreuses marques de vêtements notamment. Cependant sa fabrication requière de nombreuses matières premières (pas toujours écolo) et de de l’énergie, sans compter le transport. On dit que pour présenter un avantage en matière d’émissions carbones par rapport au sac plastique, il faudrait utiliser un tote bag entre 131 et 7100 fois (selon le type de calcul)!
L’idée est donc d’en posséder quelques uns que vous aurez toujours sur vous et non pas d’accepter tous ceux qui vous sont offerts.
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Avez-vous aussi adopté des gestes zéro déchet en voyage?
Si oui, lesquels?
2 commentaires
Hello,
Super article…
Chez nous on ajoute aussi des lingettes lavables dans la valise !
Merci beaucoup! Super idée en effet, je note. 😊